En Auvergne, la renaissance du métallurgiste Aubert & Duval, porté par la souveraineté industrielle
2025-05-21 HaiPress
Un lingot de titane sous presse,sur le site de l’usine Aubert & Duval,à Saint-Georges-de-Mons (Puy-de-Dôme),le 11 avril 2024. CYRIL ABAD Sur la façade de l’usine UKAD de Saint-Georges-de-Mons (Puy-de-Dôme),à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Clermont-Ferrand,les initiales de l’ancien associé kazakh UKTMP sont encore visibles. Mais dans quelques jours,un seul nom s’affichera en grand : Aubert & Duval,qui a racheté,en janvier 2022,les parts du kazakh dans cette société de billettes de titane. Le coup de peinture n’est pas que symbolique : il affirme aussi les nouvelles ambitions du groupe dans ce métal extrêmement complexe à produire,très prisé des industriels de l’aéronautique et de la défense en raison de ses propriétés physiques,alliant légèreté et robustesse.
Forgés par Aubert & Duval,les trains d’atterrissage de l’Airbus A350 sont en titane. Boeing est aussi client. Tout comme l’équipementier aéronautique Safran,le producteur de missiles MBDA ou ArianeGroup. Ce métal entre aussi dans la fabrication de certaines pièces du moteur M88 qui équipe les Rafale de Dassault Aviation.
Pour être plus autonome dans ses approvisionnements en matières premières,le groupe dispose,juste à côté de la forge,d’une usine de production de lingots de titane (EcoTitanium) montée,il y a dix ans,avec l’appui du Crédit agricole et de l’Agence de la transition écologique,tous les deux toujours actionnaires. Elle fonctionne,à 75 %,à partir de copeaux de titane recyclés et collectés en Europe,afin de s’affranchir de fournisseurs russes,chinois ou américains. Son four à plasma,qui peut monter à une température de 1 700 degrés,permet de composer des alliages spéciaux que seuls des acteurs étrangers savaient produire jusqu’à présent.
Il vous reste 73.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.