Des familles de rapatriés d’Algérie saisissent la justice pour obtenir une meilleure reconnaissance des préjudices qu’elles ont subis
2025-05-23 IDOPRESS
Un homme observe un site identifié comme ayant abrité les tombes de harkis,près du Mémorial du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales),le 28 avril 2025. VALENTINE CHAPUIS/AFP Eclipsée par le récit journalier de la brouille diplomatique entre Paris et Alger,la question de la reconnaissance des préjudices subis par les rapatriés ayant servi la France en Algérie reste elle aussi prégnante. Cet autre point de tension de la relation bilatérale a donné lieu à trois actions contre l’Etat français en moins d’une semaine. La dernière en date est une plainte contre X réceptionnée mercredi 21 mai par le parquet de Perpignan,dans laquelle le procureur de la République est informé de « faits de violation de sépulture accompagnée d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre et de recel de cadavre ».
Dans ce dossier constitué par quatre familles de harkis,que Le Monde a pu consulter,les plaignants exigent des explications sur la disparition des corps de leurs frères,de leur sœur ou de leur fils,enterrés dans le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales),mais aujourd’hui introuvables. « Ces familles ont besoin de savoir où sont localisées ces dépouilles et pourquoi elles ont été transférées à leur insu »,argumente Antoine Ory,l’avocat chargé de l’affaire.
« Sur les 43 000 personnes ramenées d’Algérie par la voie militaire [d’autres ont rejoint la France par leurs propres moyens],environ 22 000 ont transité par le camp Joffre,à Rivesaltes,ce qui en fait le plus grand camp d’hébergement de harkis,rappelle l’historienne Fatima Besnaci-Lancou,elle-même passée par ce lieu. A leur arrivée,les familles ont été installées dans des tentes,où elles ont passé l’hiver 1962-1963 dans des conditions d’hygiène et de promiscuité déplorables,souffrant de pénuries d’eau et de bois de chauffage. C’est dans ce contexte que de nombreux enfants sont morts en bas âge et des bébés à leur naissance. »
Il vous reste 73.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.